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L'UNESCO décrit les compétences numériques comme les capacités nécessaires pour « utiliser les appareils numériques, les applications de communication et les réseaux afin d'accéder à l'information et de la gérer ». La plupart des adolescents et des jeunes adultes au Canada ont grandi en ayant accès à des ordinateurs et à des téléphones portables, ce qui signifie qu'ils sont habiles et accèdent facilement à l'information. Cependant, cela ne les rend pas immunisés contre les informations destinées à les induire en erreur et à les manipuler. Les jeunes doivent être équipés de moyens leur permettant de vérifier les faits et les sources.
À l'occasion de la Semaine de l'éducation aux médias (du 27 au 31 octobre 2025), nous avons discuté avec une adolescente vérificatrice de faits chez HabiloMédias, le centre bilingue canadien pour l'éducation numérique. Elle nous a fait part d'informations importantes sur l'importance de l'éducation numérique pour les jeunes et nous a donné des conseils pour les aider à distinguer les faits des opinions, les informations utiles de celles qui visent à manipuler. Pour obtenir des ressources et plus d'informations sur la littératie numérique, veuillez consulter le site web de HabiloMédias et cette foire aux questions avec l'expert Marc-Alexandre Ladouceur.
À l'heure actuelle, les jeunes doivent comprendre que tout ce qu'ils voient en ligne, ou même dans les actualités, n'est pas forcément vrai ou fiable. Avec la montée en puissance de la désinformation, des deepfakes générés par l'IA et des récits déformés pour correspondre à un certain discours, il est plus important que jamais de porter un regard critique sur les contenus que nous consommons. Ce n'est pas parce qu'une information devient virale ou est souvent répétée qu'elle est forcément exacte.
Les réseaux sociaux ne montrent souvent que les moments forts de la vie des gens, en omettant les difficultés et les imperfections qui font de nous des êtres humains. Même sur mes propres réseaux sociaux, au lieu de publier des informations sur ma vie personnelle, je raconte mon histoire à mes amis, ma famille et mes camarades de classe à travers la musique que j'écoute. Les photos peuvent être filtrées, les vidéos peuvent être montées et même les « faits » peuvent être manipulés à des fins politiques, mais l'histoire derrière la musique ne peut jamais être changée.
Pour vérifier si une source est légitime et si les informations sont vraies, les jeunes doivent se poser quelques questions clés : d'où proviennent ces informations ? Proviennent-elles d'une organisation connue et crédible ou d'un compte aléatoire ? L'article ou la publication mentionne-t-il ses sources, et ces sources sont-elles fiables ? Vérifiez les informations auprès d'autres sources fiables ; si une seule source les rapporte, c'est un signal d'alarme. Méfiez-vous des propos émotionnels ou sensationnels destinés à susciter l'indignation ou la peur, et vérifiez toujours la date ; les anciennes informations peuvent être diffusées à nouveau hors de leur contexte. Des outils tels que les sites web de vérification des faits (par exemple, Snopes, HabiloMédias, PolitiFact) et les recherches d'images inversées peuvent également aider à vérifier le contenu.
En même temps, vous avez le contrôle sur ce que vous absorbez. Entourez-vous de voix qui vous inspirent, vous éduquent et vous stimulent de manière saine. Dans un monde numérique bruyant, apprendre à questionner, à réfléchir et à choisir judicieusement sont parmi les compétences les plus puissantes que vous puissiez acquérir.
Oui, il existe plusieurs conseils que les jeunes peuvent suivre pour distinguer les faits des opinions. Tout d'abord, les faits sont des affirmations dont la véracité ou la fausseté peut être prouvée à l'aide de preuves. Par exemple, dire « La Terre tourne autour du Soleil une fois tous les 365,25 jours » est un fait, car cela peut être vérifié scientifiquement. En revanche, les opinions expriment des sentiments, des croyances ou des jugements personnels et ne peuvent être prouvées. Des expressions telles que « je pense », « je crois » ou des mots tels que « meilleur », « pire » ou « incroyable » indiquent souvent des déclarations basées sur des opinions, comme « l'été est la meilleure saison ». Une autre façon utile de faire la différence consiste à se demander si la déclaration est fondée sur des preuves ou sur des émotions. Les faits sont fondés sur des données et des observations, tandis que les opinions visent souvent à persuader ou à refléter le point de vue de quelqu'un.
Il est également important de tenir compte de l'objectif de ce que vous lisez. S'agit-il d'informer, de persuader ou de divertir ? Les articles d'actualité visent généralement à informer à l'aide de faits, tandis que les éditoriaux ou les commentaires ont pour but d'exprimer des opinions. Enfin, soyez conscient des préjugés. Même un contenu qui semble factuel peut être présenté de manière à promouvoir un certain point de vue. Demandez-vous si la source présente plusieurs points de vue ou un seul. En remettant en question ce que vous lisez et en faisant preuve d'esprit critique, vous serez mieux à même de déterminer s'il s'agit d'un fait ou d'une opinion et de prendre des décisions plus éclairées quant à ce que vous devez croire et partager.
Les jeunes devraient devenir de bons lecteurs et rédacteurs, car ces compétences sont fondamentales pour comprendre et exprimer clairement leurs idées dans tous les domaines de la vie. Être un bon lecteur vous aide à donner du sens aux informations, que ce soit à l'école, en ligne ou dans la vie courante, afin de pouvoir distinguer les faits des fausses informations et d'apprendre efficacement de nouvelles choses.
De solides compétences en écriture vous permettent de communiquer vos pensées, vos sentiments et vos opinions d'une manière compréhensible pour les autres, que ce soit en envoyant un message, en rédigeant un essai ou en partageant votre créativité. Ensemble, la lecture et l'écriture développent l'esprit critique, renforcent la confiance en soi et ouvrent des portes vers des opportunités dans les domaines de l'éducation, du travail et des relations. Dans un monde où les informations nous parviennent de toutes parts, être capable de lire attentivement et d'écrire clairement est un moyen puissant de prendre le contrôle de votre voix et de votre avenir.
L'IA peut être un outil utile, mais elle ne doit pas remplacer de solides compétences en lecture et en écriture, en particulier chez les jeunes. Si l'IA peut fournir des réponses rapides, des résumés et même rédiger des textes à votre place, elle ne vous apprend pas à réfléchir de manière approfondie, à comprendre des idées complexes ou à vous forger votre propre opinion. Si vous comptez sur l'IA pour tout, vous passez à côté de l'apprentissage de la lecture entre les lignes, de la remise en question de ce qu'on vous dit et de l'expression de vos idées de manière pertinente.
Une bonne maîtrise de la lecture vous aide à déterminer si les informations fournies par l'IA (ou toute autre source) sont exactes, biaisées ou même fiables. Quant à l'écriture, elle vous aide à développer votre propre voix, ce qu'aucune IA ne peut faire à votre place. L'IA peut vous aider dans votre apprentissage, mais la véritable compréhension et la communication proviennent de votre propre cerveau, et non d'une machine. Dans un monde où la technologie est omniprésente, il n'est pas moins important de bien savoir lire et écrire, c'est même plus important que jamais.
Les jeunes Canadiens peuvent jouer un rôle important en aidant les personnes âgées qui ont de la difficulté à lire ou à comprendre ce qu'elles voient en ligne, surtout à mesure que le monde numérique devient plus complexe. Les jeunes peuvent faire beaucoup pour combler le fossé en matière de culture numérique. Par exemple, de nombreuses personnes âgées n'ont pas grandi avec Internet et peuvent donc avoir du mal à reconnaître les fausses informations, les deepfakes ou les contenus conçus pour promouvoir un discours spécifique. Les jeunes, qui connaissent souvent mieux le fonctionnement des plateformes et des médias en ligne, peuvent intervenir pour les aider.
J'ai moi-même été témoin de ce phénomène dans ma propre vie : ma mère m'envoie parfois des publications ou des vidéos sur les réseaux sociaux sans se rendre compte qu'il s'agit de deepfakes ou qu'elles ont été modifiées dans le but de tromper. Mais aujourd'hui, grâce à mon stage chez HabiloMédias, je lui apprends à vérifier la crédibilité des sources, à reconnaître les signes de désinformation et à remettre en question ce qu'elle voit en ligne. Elle prend désormais le temps de vérifier les publications avant de les partager.
Ce type de soutien, qu'il s'agisse d'aider un membre âgé de la famille à naviguer sur Internet, d'expliquer la différence entre les faits et les opinions ou de lui montrer comment vérifier une affirmation, peut avoir un impact considérable. Les jeunes peuvent également encourager la patience et renforcer la confiance de la génération plus âgée en rendant ces moments d'apprentissage respectueux et sans jugement. En partageant leurs connaissances numériques, les jeunes n'aident pas seulement quelqu'un à utiliser la technologie, ils renforcent également les liens communautaires, favorisent l'éducation aux médias et contribuent à bâtir une société plus sûre et mieux informée pour tous.
Autumn est une lycéenne de 17 ans originaire d'Ottawa qui a participé au projet Réseau Vérif Ado de HabiloMédias en tant que vérificatrice de faits. Elle aime lire, faire du crochet, jouer de la musique et se passionne pour l'importance de la pensée critique et de l'éducation aux médias.